Le prix 2016 de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême est décerné à
l’album « Mère Teresa de Calcutta. Au nom des pauvres parmi les pauvres
». Deux mentions spéciales pour le 30e anniversaire du festival ont
aussi été attribuées. Remise des prix le 28 janvier 2016 à l’église
Saint-Martial.
Parmi les 15 albums sélectionnés, le jury de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême, réuni à la Conférence des évêques de France, à Paris, le mercredi 16 décembre 2015, sous la présidence du Père Michel Manguy, vicaire épiscopal curé et doyen à Angoulême, a choisi de primer l’album :
« Mère Teresa de Calcutta. Au nom des pauvres parmi les pauvres »
Le jury a été «renversé» par ce récit tout en nuances de la vie de Mère
Teresa, admirablement servi par le graphisme. L’aquarelle, magnifique,
nous immerge dans une ambiance et une énergie de vie. Le récit est
cohérent, offrant un bon équilibre entre foi et oeuvres, entre message
laïque et esprit évangélique.
Cette femme a contribué à ce que quelque chose change dans le monde et
son oeuvre perdure. C’est un album moderne, émouvant, à l’atmosphère
intime et pudique, un très bel ouvrage.
Cette BD, biographique, reprend logiquement les moments forts de la vie de Mère Teresa.
Le dessin de l’Indien Sachin Nagar est superbe, tout à l’aquarelle. Il
magnifie le propos, présentant sous de belles lumières artistiques la
vie exemplaire en son genre qu’a menée Mère Teresa. Le scénario de Lewis
Helfand (à qui l’on doit aussi l’excellent Martin Luther King Jr. aux
mêmes éditions 21g) est tout aussi efficace, donnant presque au lecteur
envie de suivre les traces de Mère Teresa ! Projet qui pourrait devenir
réalité, puisque le généreux cahier supplémentaire, en fin d’ouvrage,
donne différentes pistes « pour aller plus loin » et notamment des
adresses pour que votre volonté d’agir puisse se concrétiser ou pour que
vos dons aident à ce que l’oeuvre de Mère Teresa perdure encore et
encore, toujours et partout.
Mère Teresa a été béatifiée par
Jean-Paul II le 19 octobre 2003 au cours d’une cérémonie à Rome
rassemblant 300.000 fidèles. Elle devrait être canonisée le 4 septembre
2016, dans le cadre du «Jubilé de la miséricorde» qui s’est ouvert le 8 décembre.
Deux mentions spéciales
» Des pas dans la neige » (Éd. S’PERE)
Cet album a été trés apprécié par
l’ensemble du jury, pour son aspect graphique qui reflète l’ambiance et
par son histoire riche et profonde. Elle relate le parcours d’une femme
roumaine, violée, détruite, écrasée qui dans son exil, loin de son pays,
va rencontrer le Christ et va pouvoir trouver la force de se relever et
de retrouver son identité et sa dignité.
Il s’agit d’une fiction inspirée de deux histoires vraies; celle de Rita Goudet dont le témoignage a été relaté dans le livre Il était là et je ne le savais pas,
et d’une jeune fille « vendue » par son père à un Anglais qui l’a
droguée et mise sur le trottoir. Cette histoire parle de souffrance, de
maltraitance, de pardon, d’amitié et de « Celui qui marche dans la
neige… »
» Poverello » (Éd. Bayard)
Un album apprécié par l’ensemble du jury
pour son graphisme épuré et sa narration; l’histoire permet de suivre
les cheminements différents de François d’Assise et de John Coal qui
l’incarne au cinéma et leurs questionnements sur le sens de la vie et le
sens de l’amour. Des relations se tissent entre les personnages d’une
équipe d’acteurs et d’une communauté religieuse qui se constitue.
John Coal est une étoile montante du
cinéma. Déjà riche et célèbre, il accepte à contrecoeur un rôle dans le
prochain film d’un réalisateur renommé. Le sujet ? La vie du Poverello,
François d’Assise. John va découvrir et incarner le personnage de
François. Sa jeunesse frivole, ses doutes, sa conversion radicale… Puis
son rayonnement auprès de ses frères et de ceux qui l’approchent.
Huit cents ans les séparent. Mais les questions et les choix de François sont-ils pour autant si éloignés de ceux de John ?
Plus qu’un simple récit de la vie du Poverello, ce roman graphique
raconte le cheminement intérieur d’un homme en plein questionnement.
Entre chronique moderne de la vie d’un tournage et approche intimiste de
la crise de la quarantaine, Robin propose sa vision d’auteur de saint
François d’Assise avec une grande subtilité et une extraordinaire
humanité. Une occasion unique pour le lecteur, presque malgré lui et les
pieds bien ancrés dans le troisième millénaire, de se prendre d’amitié
pour le Poverello…
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