La question interdite textes et dessins Brunor (En librairie dès le 8 décembre !!!)
Connaitre l’histoire des idées pour les comprendre, et avancer, tel est l’objectif de ce nouvel ouvrage de théologie en Bd.
Cette nouvelle BD est une suite de www.Jésus qui ?L’enquête historique (Cerf),
qui a reçu le prix 2005 de la bd chrétienne francophone au festival Bd d’Angoulême.
Au cours d’une traversée de la baie du mont Saint Michel,
deux jeunes, Tom, notre héros habituel et une amie, se demandent si on peut savoir
qui est le Christ ?
Grâce à une rencontre inattendue, ils vont être plongés dans l’histoire mouvementée des
Premiers siècles de l’Eglise, et découvrir, de façon très vivante, le développement de la pensée.
Ils vont alors comprendre qu’il existe une base commune, reconnue par les catholiques, protestants et orthodoxes à partir de laquelle les chrétiens pourraient travailler à reconstruire l’unité perdue.
Quelle est cette mystérieuse question interdite par l’empereur au VII° siècle ?
Cette question cruciale qui coûté la vie au moine Maxime est-elle définitivement enterrée sous les sables ?
Les authentiques faussaires de manuscrits du V° siècle auront-ils réussi à brouiller les pistes et nous conduire vers les sables mouvants ?
Le visage du Christ sera-t-il désensablé ?
304 pages couleur. 22 euros
Editions Viltis
Ci dessous l'interview de Famille Chrétienne, avec l'aimable autorisation de Brunor.
Un défi : de la théologie en BD.
FC : Brunor, depuis plusieurs semaines, vous offrez aux lecteurs de France catholique, une bande dessinée originale qui est sans doute une grande première puisqu’elle parle ouvertement de théologie …On est loin de Tintin ou Astérix ! Vous rendez cette discipline accessible et vivante, vous y travaillez depuis longtemps ?
Brunor : Depuis plus de 25 ans ! … En 1983 le pape Jean-Paul II ouvrait une année sainte de la « Rédemption ».J’étais alors journaliste à la Fondation d’Auteuil et j’ai essayé d’expliquer ce terme de Rédemption aux lecteurs. Après une recherche dans les notes de la Bible, j’ai découvert les Pères de Église et me suis passionné pour leurs interprétations au long de l’histoire de Église. Après avoir publié mon texte de deux pages, que j’avais pris soin de faire valider par un prêtre théologien, j’ai poursuivi cette recherche à titre personnel…
FC : Comment procédiez-vous ?
Brunor : Pendant plusieurs années, je réservais une journée par semaine pour aller travailler à la bibliothèque du couvent dominicain du Saulchoir. C’est dans ce climat que je rencontrai les saints Irénée et Augustin, Athanase,Grégoire de Nazianze et je recopiai des passages entiers dans des cahiers. J’en ai rempli des valises depuis 25 ans.
Au cours de ce pèlerinage dans le temps et les idées, j’ai été émerveillé par la modernité de ces Pères des premiers siècles, j’avais l’impression de trouver un trésor enfoui ! Impression qui s’est confirmée en découvrant les écrits de certains papes comme Léon Le Grand.
FC : D’où cette idée de visage sous les sables ?
Brunor : Oui, ce trésor de notre histoire commune semblait dormir dans les archives de l’histoire en attendant d’être redécouvert avec bonheur. D’autant plus que Léon est le pape du Concile de Chalcédoine : le dernier concile reconnu par tous les chrétiens : catholiques, Orthodoxes, Protestants. Autrement dit, pour employer un langage imagé , les « hérésies » sont comparables à des sables mouvants qui nous égarent et nous asphyxient, comme on en trouve autour du Mont Saint-Michel , qui est bâti sur des fondations solides, sur un rocher comme dit le Christ : la maison bâtie sur le roc de la Parole au milieu des sables…
Fc :Des lecteurs ont remarqué une curieuse coïncidence : votre livre sur les débuts de Église sort en même temps que celui de Mordillat et Prieur, très critiques de Église. Est-ce un hasard ?
Brunor : Oui c’est un hasard, car il n’y a eu ni concertation, ni information à ce sujet.
FC : Mais le même genre de hasard s’est déjà produit pour vos précédents livres qui sont parus à l’époque du Da Vinci Code et de certaines émissions très médiatisées…Peut-on parler de Providence ?
Brunor : On peut l’interpréter ainsi, puisque la définition du hasard est la suivante : ignorance d’une cause intelligente. Si vous m’invitez à déjeuner 1° janvier : vous ne direz pas : « quel heureux hasard ! » en m’ouvrant la porte. Mais nous le dirons si nous nous croisons à Tombouctou la semaine prochaine, sans avoir organisé une telle rencontre. En apparence il n’y a pas de cause intelligente, on parle de hasard ou de chance. Mais on ne sais pas si c’est le Ciel qui organise cela (cause intelligente) , ou s’il n’y a effectivement pas de cause.
FC : c’est donc encore une question d’interprétation.
Brunor : En effet : et c’est toujours cela qui divise des gens de bonne volonté. Les différences d’interprétation sont à l’origine des oppositions et des conflits entre les courants philosophiques, les religions, les partis politiques, etc. Dans le domaine de la christologie, on voit bien comment ça se passe. Par exemple un certain prêtre Arius déclare que le Logos est un être créé par Dieu. Cette idée se répand. Les évêques se réunissent pour étudier si cette interprétation est juste ou fausse.
FC : comment le savoir ?
Brunor : En vérifiant si elle est conforme au message d’origine, celui de Écriture.
Ils constatent que ce n’est pas le cas, car le Logos n’est autre que la Parole de Dieu, nulle part Écriture ne dit que la Parole de Dieu est un Être créé.
Par la même occasion, on comprend que le dogme n’est pas un pavé autoritaire qui tombe du « Vatican » mais un fruit de l’intelligence des conciles, qui creuse le message de la Révélation.
Dans la prière,bien sûr, puisque « l’Esprit se joint à notre esprit » comme dit saint Paul. Et cette union à Dieu est l’objectif de la vie, comme vont le découvrir nos amis dans la Bd….
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