L’Association
des écrivains catholiques de langue française a remis, le 13 avril
2016, le Grand Prix catholique de Littérature à Marie-Joëlle
Guillaume pour « Vincent de Paul » (Éd. Perrin). Deux mentions spéciales
ont été attribuées, à Jehanne Nguyen et à Patrice de Plunkett.
Le Grand Prix 2016 a été attribué à Marie-Joëlle Guillaume pour Vincent de Paul (Éditions
Perrin). Saint Vincent de Paul (1581-1660) est un saint très populaire
car il a été à l’origine d’une grande quantité d’œuvres de charité
qui ont porté secours aux pauvres, aux malades, aux enfants abandonnés,
mais il s’est également occupé d’évangéliser les campagnes, de former
les prêtres et de tant de choses que l’on se demande comment il pouvait
faire tout cela, d’autant plus qu’il consacrait beaucoup de temps à sa
vie spirituelle. Marie-Joëlle Guillaume nous décrit cette vie
passionnante en s’appuyant sur de solides références historiques. Elle
nous plonge, en particulier, dans cette première moitié du 17ème siècle
marquée par des guerres, contre d’autres pays comme la guerre de trente
ans, mais aussi internes comme la fronde. Face aux misères qui en
résultent, Vincent de Paul découvre, à 36 ans, la vocation de sa vie,
servir les pauvres, activité qui va se développer de façon inimaginable
au point que tous ses biographes éprouvent à ce moment-là une sorte de
vertige devant l’abondance de ses œuvres. De 1633 à 1643, il fait figure
d’homme orchestre de la charité. Au cours de la décennie, il sera à la
fois supérieur de la congrégation de la Mission, directeur de
Saint-Lazare, supérieur des Filles de la Charité, aumônier général des
galères, supérieur de la Visitation de Paris, directeur des Dames de la
Charité de l’Hôtel-Dieu, président de la Conférence des Mardis,
organisateur et directeur des confréries de la Charité. Marie-Joëlle
Guillaume replace remarquablement bien cette vie dans son temps en nous
plongeant dans l’histoire complexe de ce début du Grand Siècle.
En plus du Grand Prix, le jury a décerné deux mentions. La première à Jehanne Nguyen pour Violette (Éditions
Quasar). Violette, jeune fille de 19 ans, rencontre un jeune
professeur ; ils s’aiment et attendent un enfant lorsqu’il meurt dans un
accident de scooter. Désarçonnée, elle tente de noyer son désespoir
dans l’alcool, la drogue, les sorties nocturnes et les unions sans
suite, sans s’occuper de l’enfant qui est né. Sa mère essaye de l’aider à
surmonter sa douleur et un jour, au cœur de cette vie dissolue, elle
découvre le Christ après être entrée dans une église pour s’abriter de
la pluie. Cette rencontre illumine sa vie et lui permet de se
reconstruire. Ce roman écrit dans un langage simple et direct est très
prenant.
La seconde mention a été décernée à Patrice de Plunkett pour Face à l’idole de l’argent, la révolution du pape François (Éditions Artège). La dernière encyclique du pape François, Laudato Si’,
outre l’écologie, parle également de questions économiques en
critiquant l’ultralibéralisme, reprenant ainsi l’enseignement de
l’Église. Patrice de Plunkett développe cette démarche de l’Église qui
va à l’encontre de la pratique actuelle d’une grande partie du monde,
notamment occidental, pour lequel l’économie a été détournée de sa
finalité humaine en la mettant au service de la recherche des plus
grands profits. Patrice de Plunkett explicite avec clarté et force cet
enseignement de l’Église, mis en avant par le pape François, qui a
soulevé de vives réactions.
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