Le vote du projet de loi bioéthique à l’Assemblée nationale dans la nuit du 31 juillet au 1er août n’a pas entamé la détermination de ses détracteurs. Le 26 août, le collectif « Marchons Enfants », qui rassemble plusieurs associations dont La Manif pour tous, les Associations Familiales Catholiques (AFC) ou encore Alliance Vita, a annoncé la tenue de nouvelles mobilisations, le 10 octobre dans toute la France.
AFC - Contre le projet de loi bioéthique
« Examiné en deuxième lecture par les députés au milieu de l'été en catimini, ce texte est une injustice pour les enfants qui seraient volontairement privés de père à travers la PMA sans père et sans motif médical. D'autres mesures témoignent des dérives d'un processus législatif qui part à la dérive, sans capitaine à la barre » indique le collectif qui réclame le retrait du projet de loi mais aussi une politique de la famille ambitieuse : « La crise sanitaire, le confinement et ses conséquences économiques et sociales montrent combien la famille est un bien précieux pour tous les Français. Premier lieu de solidarité et refuge pour les plus vulnérables, elle doit être soutenue par des mesures de bon sens et non sabordée par une révolution de la filiation aussi injuste que dangereuse.»
Alors que rien ne semble pouvoir aujourd'hui court-circuiter le parcours du projet de loi bioéthique jusqu'à sa promulgation au Journal officiel, ce nouvel appel à manifester sonne-t-il comme un baroud d’honneur ? Pour Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous, il n’en est rien : « Le processus parlementaire est encore long : seconde lecture au Sénat, commission mixte-paritaire, vote final du texte à l’Assemblée nationale, promulgation, Conseil constitutionnel…
Dans le contexte actuel où il est impossible de savoir ce qu’il va nous arriver dans six mois… tout est encore possible ! ».
Retrouver ci dessous le lien de la pétition portée par le collectif. pétition « PMA sans père : papa t'es où ?
Les représentants de ces mouvements qui appellent à des manifestation le 10 octobre dans toute
la France ont
rencontré le Conseil permanent de la Conférence des Evêques de France le
7 septembre.
Ils ont entrepris des actions en justice
contre des initiatives de vente d’enfants sur catalogue qui, pour le
moment, sont illégales, mais contre lesquelles le législateur ne sévit
pas : en témoigne le salon « Désir d’enfant » qui s’est tenu les 5 et 6
septembre à l’espace Champerret à Paris. (DÉSIR D'ENFANT - CONFERENCE)
Les évêques appellent les laïcs à
prendre leurs responsabilités dans ce débat très grave et souvent
occulté, qui nous interroge sur la société que nous voulons laisser à
ceux qui viendront après nous. C’est une question d’écologie intégrale !
Ce projet de loi bioéthique ne s’attaque pas à des réalités
contingentes, sujettes à opinions : il comporte une « rupture
anthropologique majeure » qui attente à la dignité fondamentale de la
personne humaine, à commencer par la plus vulnérable. Un amendement hors-sujet a été introduit, en extrême fin des
discussions, visant à étendre l’Interruption Médicale de Grossesse, déjà
possible jusqu’à la fin de la grossesse, aux cas de « détresse
psychosociale » : il s’agit ni plus ni moins de détruire un être humain
innocent – qui peut aujourd'hui nier, dans l'état actuel des connaissances, qu’un fœtus de 9 mois soit un enfant ?
Il ne s’agit pas pour le collectif de porter un jugement sur les personnes, dont les
souffrances sont infiniment respectables. Mais est-il possible de rester muet sur le
désordre éthique que ces "avancées sociétales" apporteront objectivement
pour tous ?
* * * * * * * Église et bioéthique
L’Église a toujours été présente aux débats qui touchent, d’une façon ou d’une autre, à la dignité de la personne humaine. Cette présence est constitutive de sa mission au service de l’homme en tant que « route fondamentale de l’Église. » Selon la belle expression du Concile Vatican II, « il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho » dans le cœur des chrétiens. Bien des questions ont ainsi résonné dans le cœur de l’Église au fil des siècles, telle la « question sociale » du XIXème siècle qui a conduit Léon XIII à publier l’encyclique Rerum novarum (1891), véritable acte fondateur de la Doctrine sociale de l’Église.
Depuis quelques décennies, une nouvelle « question sociale » a émergé en lien avec le développement des biotechnologies dans la mesure où elles risquent de forger une certaine conception de l’homme et de la société. Tout en encourageant les progrès des sciences biomédicales qui ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques, l’Église nous invite à un discernement
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