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Diocèse de Tours

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Les « Etats Généraux de la bioéthique » avec Mgr Pierre D'Ornellas
Par VDA**********AIL le 01/05/2018 16:43:06:00, cet article a été lu 507 fois.



Oui, jour après jour, ils marchent à  la rencontre de la vie : pour elle, ils se donnent beaucoup et ils en reçoivent beaucoup. Quel admirable échange, au quotidien de relations humaines pleines de qualité et d'intensité, de bonté et de compassion quand les souffrances sont là ! Qu'il est magnifique de prendre soin avec douceur et compétence de telle sorte que ces souffrances soient apaisées le plus possible !

Ils ont vu que la vie est toujours un don à  recevoir. Ils ont conscience que la dignité  humaine est inviolable et inaliénable, quelles que soient les fragilités vécues. Ils ont compris que les personnes en grande vulnérabilité  faisaient sortir d'eux des ressources insoupçonnées d'humanité.

Car ces personnes ont des talents, et il serait dramatique qu'ils demeurent enfouis ou supprimés, par peur, indifférence, exclusion ou mépris. Elles donnent du sens à l'action collective grâce à leurs talents qui ne viennent pas de la force, ni de l'argent ni du pouvoir, mais du cœur, de la capacité à nouer des relations essentielles, à faire confiance, à engendrer la joie.


Ces contemplatifs de la vie humaine entendent parfois des slogans apparemment assurés et savamment médiatisés. J'avoue que je comprends leur tristesse, voire leur colère, face à ces soi-disant certitudes selon lesquelles il serait évident que telle vie humaine ne vaudrait plus la peine d'être vécue ou qu'il est possible de la produire selon nos simples désirs d'adulte. Ils ont d'ailleurs entendu les terribles désespoirs que ces paroles engendrent quand, sûres d'elles, elles disqualifient des vies de personnes très fragilisées qui ont le courage d'aimer la vie et de vivre.


Ils se demandent alors si notre société n'aurait pas une conscience quelque peu endormie en raison des canons de la performance et de la rentabilité  qui modèlent nos désirs. Ils s'interrogent sur nos techniques de plus en plus sophistiquées qui semblent agir comme des étalons de mesure pour évaluer une vie humaine sans défaut. Et même, ils s'inquiètent devant les marchands de rêves d'épanouissement idéal et sans limite, qui risquent de nous aveugler sur les capacités de vraies joies chez ces personnes vivant de grandes vulnérabilités.


En se mettant à l'é cole de nos frères et sœurs en situation de vulné rabilité, on apprend que chaque vie humaine est belle et vaut la peine d'être vécue. On s'engage alors avec sollicitude auprès de celles et ceux qui souffrent devant les vulnérabilités dans leurs familles. On se fait proche pour les écouter respectueusement, les aider, les accompagner afin qu'eux aussi finissent peu à peu par découvrir la même chose. Aimer la vie, c'est ne juger personne, mais c'est apporter sa pierre pour que grandisse en notre société une culture de vie, de soin, de relation et d'accompagnement.


«  Chrétiens » , c'est-à-dire «  disciples » de Jésus, vous y avez une belle part. Vous savez que Dieu est le Dieu de la vie, qu'il est venu nous révéler la beauté de la vie et qu'il s'est identifié aux personnes dont la vie apparaissait la moins belle et la plus fragile. Jésus, qui aime la vie, est révolutionnaire ! «  II a fait resplendir la vie »  (2 Timothée 1,10). Il a bouleversé le monde en apportant un message et un témoignage qui irriguent peu à peu les sociétés: le Royaume de Dieu appartient aux « petits » et ce sont eux qui le font grandir. Tout le monde le désire, car c'est un Royaume de paix et de justice, de liberté et de solidarité, de fraternité et de vie. Son éthique est guidée par l'amour « en actes et en vérité »  (1Jean 3,18).


Il est temps que nous réveillions nos consciences endormies et celles de nos contemporains afin que, tous ensemble, nous nous émerveillions devant la beauté de la vie en chaque être humain, de sa conception à sa mort naturelle. Il est juste de prier à cette intention. Il est tout aussi juste que chacun prenne ses responsabilités.

Chers amis, trouvez les moyens qui vous conviennent pour dire que chaque vie humaine est un trésor sans prix ! Témoignez de vos expériences, car cela peut toucher les cœurs et convaincre celles et ceux qui en doutent.


Il s'agit de «  rendre raison »  de la beauté  de la vie humaine, don de Dieu, mais «  avec douceur et respect » , comme nous y invite l'apôtre saint Pierre (1 Pierre 3,15-16).

Mgr Pierre D'ORNELLAS,

Rennes, le 17 janvier 2018

Eglise en Touraine - Mars 2018 - N°  90

 

 

Un poème sur la fin de vie
pour approfondir vos réflexions sur la bioéthique...


" Un Amour m'attend

Ce qui se passera de l'autre côté
Quand pour moi tout aura basculé
Dans l'éternité
Je ne le sais pas
Je crois, je crois seulement
Qu'un Amour m'attend.

Je sais pourtant qu'alors il me
faudra faire
Pauvre et sans poids
Le bilan de moi
Mais ne pensez pas
que je désespère
Je crois, je crois tellement
Qu'un Amour m'attend.

Ne me parlez pas des gloires et des louanges
Des bienheureux
Et ne me dites rien non plus des anges
Tout ce que je veux
C'est croire, croire obstinément
Qu'un Amour m'attend.

Maintenant mon heure est si proche
Et que dire?
Oh ! mais sourire
Ce que je crois, je le croirai plus fort
Au pas de la mort

C'est avec un Amour plus grand
Que je descends doucement.
Si je meurs ne pleurez pas
C'est un Amour qui me prend
II va m'ouvrir tout entière
À sa joie, à sa lumière.

Si j'ai peur, et pourquoi pas ?
Rappelez-moi
simplement
Qu'un Amour, un grand Amour m'attend"

Une carmélite sentant sa mort venir