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Diocèse de Tours

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"l’essentiel est ailleurs que dans les journaux"
Par Adm**********min le 07/07/2011 00:00:00:00, cet article a été lu 90 fois.

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L’éditorial d’Aymeric Pourbaix

Pour Benoît XVI, l’essentiel est ailleurs que dans les journaux

Avant même d’atterrir en Écosse, le pape avait prévenu les journalistes, dubitatifs quant à la réussite de ce voyage?: «?Une Église qui chercherait surtout à être attirante ferait déjà fausse route?», parce qu’elle «?ne travaille pas pour augmenter le nombre de ses fidèles ou son pouvoir?», mais pour servir le Christ.

Malgré la jeunesse des enfants, Benoît XVI n’a pas hésité à les appeler à être « les saints du XXIe siècle », par la grâce d’une école catholique fidèle à sa mission.
© F. MONFORTE- AFP

Servir le Christ sans incliner à la popularité, c’était déjà l’intuition de John Henry Newman, béatifié par Benoît XVI à Birmingham?: «?Je ne nie pas le pouvoir de la presse périodique, mais tout compte fait, je n’espère ni ne crains beaucoup d’elle », écrivait-il en 1885, alors qu’il subissait lui aussi durement la calomnie.

« L’espérance de l’Église ne repose pas sur les lecteurs de journaux [mais] sur des hommes réfléchis », rappelait Newman

Car « l’espérance de l’Église, ajoutait Newman, ne repose pas sur les lecteurs de journaux. Elle repose sur des hommes réfléchis, qu’ils soient laïcs ou clercs […]. Ce sont eux qui, à leur place, répandront la vérité à l’encontre des journaux?».

Réfléchi, Benoît XVI a maintes fois prouvé qu’il l’était. Dans un discours historique à Westminster Hall, devant l’élite de la nation britannique, il a affirmé aux démocraties occidentales que « la religion n’est pas un problème à résoudre, mais une contribution vitale au dialogue national ». Ovationné, le pape a pourtant gardé dans le regard une réserve, celle d’un homme qui n’est pas dupe des honneurs de la foule, conscient aussi que l’essentiel est ailleurs.

Ailleurs, c’est-à-dire à l’intérieur, dans le silence du « cœur à cœur » – thème du voyage pontifical – de chacun avec son Créateur. Et dans la réponse que nous lui apportons.

C’est sans doute aussi pour montrer cet essentiel que le souverain pontife a voulu, loin du poids d’un voyage diplomatique ou politique, rencontrer des enfants. Qu’elles sont fortes ces images du pape bénissant les élèves à St-Mary’s University College ! Malgré leur jeunesse, il n’a pas hésité à les appeler à l’exigence d’être « les saints du XXIe siècle », par la grâce d’une école catholique fidèle à sa mission.

Un exemple lumineux de cette sainteté dans la jeunesse nous est donné ce samedi par la béatification de Chiara Luce Badano, emportée par un cancer des os à 19 ans. Par sa souffrance offerte, nous disent ses parents*, «?notre fille a été notre maîtresse de vie et de foi?». Voilà sans doute comment se répand la vérité…

 

Après la visite de Benoît XVI en Grande-Bretagne

Benoît XVI perçu comme « chaleureux, humble et simple » par les anglicans de France

  • famillechretienne.fr
  • 20/09/2010
  • Par Benjamin Coste
  • Les Anglicans de Chantilly, globalement satisfaits par la visite de Benoît XVI en Grande-Bretagne.
    © Benjamin Coste

Les quatre jours passés par Benoît XVI en Angleterre ont été suivis de l’autre côté de la Manche. Ainsi, parmi les quatre-vingts millions de chrétiens que compte la communion anglicane à travers le monde, les fidèles de France se sont intéressés à ce voyage qui s’annonçait compliqué pour Benoît XVI. Les paroissiens de Saint Peter’s church à Chantilly (Oise) en dressent un bilan globalement positif.

Mondialement connue pour son château, Chantilly, commune de 11 000 habitants située dans l’Oise, prend parfois des accents d’Outre-manche. Rue du Connétable, principale artère commerçante de la ville, un salon de thé fait office de boutique de produits anglais. On trouve également dans la ville dirigée par Éric Woerth, une école privée anglaise bilingue, un club de cricket et l'anglicane Saint Peter’s church.

Révérend Clarke : « J’admire le théologien »

Actuellement en restauration, le modeste lieu de culte accueille un grand nombre des chrétiens anglophones de la région : anglicans, mais aussi méthodistes, baptistes et parfois même catholiques. Le révérend Nick Clarke, 53 ans, est le pasteur de cette petite communauté d’une centaine de membres. Comme la plupart d’entre eux, l’homme de 53 ans, marié à Cherry et père de trois enfants, a suivi avec attention la visite de Benoît XVI en Angleterre dont il est originaire. Col romain et chemise bleue marine, le révérend Nick parle un français hésitant et s’en excuse. Il glisse dans la langue de Molière : « C’est une bonne visite ». Et, utilisant à nouveau sa langue maternelle, ajoute : « J’admire le théologien qu’est Benoît XVI. L’une des mes inquiétudes était qu’il ne soit pas compris par le plus grand nombre. Or, il a réussi à adopter un discours audible du plus grand nombre » se réjouit le pasteur qui voit dans le pape « le premier des représentants des chrétiens, un homme influent ». Nick Clarke a apprécié la détermination affichée par le pape de traiter les problèmes « dans sa propre Église » et sa volonté de ramener la question de Dieu au cœur du débat public.

En trois ans de présence à Chantilly, Nick a noué des liens étroits avec les prêtres de la paroisse catholique Notre-Dame, voisine de Saint Peter. « Nous avons pris l’habitude de prier ensemble une fois par mois, puis de partager un repas. » Durant les travaux de Saint Peter, le curé de Notre-Dame a accepté que le révérend anglican célèbre les funérailles à Notre-Dame. « Nous aurons également un "service" là-bas pour Noël »

Caroline se félicite de voir « poser la question du sens de [la] vie »

C’est cet œcuménisme de terrain, au pragmatisme très british, que loue Caroline, méthodiste originaire de Birmingham, mariée à Philippe, Français issu d’une famille catholique. Installée en France depuis 1998, la Britannique n’a suivi que de loin la visite papale sur son île natale. Gênée par la notion catholique du pape représentant de Dieu sur Terre et par l’impossibilité pour les femmes d’accéder au sacerdoce, Caroline, 45 ans, se félicite que Benoît XVI ait abordé la place de la question morale dans la société britannique. « Au moins, les gens se posent la question du sens de leur vie et arrêtent de ne penser qu’à consommer. » Son mari, pensionnaire en internat catholique durant son adolescence, constate actuellement en Angleterre une « vague de sécularisme très puissante » dénoncé par le pape. Philippe, qui se dit « proche des prises de position catholiques sur des questions comme le droit à l’avortement », n’a pas de problème avec l’ordination des femmes. Il avoue en revanche ne pas être à l’aise avec l’accession à la prêtrise de personnes homosexuelles, débat qui a récemment divisé la communion anglicane. Ce qui le conduit à cette remarque : « Relativiser la moralité comme nous, anglicans, sommes parfois tentés de le faire, peut être dangereux. »

Geoffrey : « devant ma télévision, je me suis levé et j’ai applaudi »

Au sein de la petite communauté anglicane cantilienne, Geoffrey, 63 ans, est peut-être celui que la visite du pape en Angleterre a le plus enthousiasmé. Il la qualifie, dans un français impeccable, d’« extrêmement positive ». « Benoît XVI a réussi à susciter un intérêt auprès du plus grand nombre. Les critiques lui reprochent toujours de ne pas être allé assez loin dans sa repentance pour les actes pédophiles commis en Grande-Bretagne par des prêtres catholiques ; pour ma part, cela me suffit et je pense qu’il est désormais temps de tourner la page. De même que je trouve injuste et faux d’insinuer que seule l’Église catholique est confrontée à la pédophilie. »

Geoffrey avoue enfin avoir été surpris par Josef Ratzinger qu’il présumait froid et distant et qu’il a trouvé, au contraire « chaleureux, simple et humble ». En voyant Benoît XVI s’attarder pour embrasser des enfants, Geoffrey a été ému aux larmes. Et lorsque le pape a donné l’accolade à l’archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, Geoffrey confie : « C’est idiot mais, devant ma télé, je me suis levé et j’ai applaudi ! »

* Pour retrouver l’interview des parents de Chiara Luce dans le numéro 1706 de Famille Chrétienne, abonnez-vous au magazine !

Aymeric Pourbaix