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Bioéthique : l’examen du projet de loi va reprendre à l’Assemblée le 27 juillet
Par VDA**********AIL le 05/07/2020 21:26:48:00, cet article a été lu 6544 fois.


Les progrès scientifiques et techniques dans le domaine des sciences de la vie soulèvent d’importantes questions éthiques, sociales et juridiques. Les lois concernant la bioéthique ont pour but d’encadrer le développement du progrès biomédical pour protéger les droits fondamentaux de la personne.


Mais nous pouvons constater que le projet de loi bioéthique présenté au Conseil des ministres consacre un effondrement presque complet des digues éthiques que prétendaient poser les précédentes lois, ouvrant la voie à de nouvelles injustices.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort?: « A chaque révision des lois de bioéthique, les encadrements sautent »




Archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort dit sa « tristesse » devant les mesures annoncées par le gouvernement dans son projet de loi de bioéthique.


1/ L’abandon du critère d’infertilité médicale pour accéder aux techniques de PMA fait de l’enfant une prestation de service, au prix de trois injustices qui concernent tous les citoyens.

2/ L’embryon humain perd ses dernières protections.

3/ L’être humain fait l’objet de pratiques de plus en plus eugénistes.

Avec ce texte, et après des Etats Généraux alibi, dont on n’a aucunement tenu compte, c’est l’ensemble du dispositif bioéthique français qui basculerait dans la dérégulation. L’encadrement de la PMA et celui de la recherche sur l’embryon posé par les précédentes lois bioéthiques volerait en éclat.


2020 marque la troisième révision de la loi de bioéthique. Depuis le début des travaux préparatoires et tout au long des débats parlementaires on entend parler de « bioéthique à la française » tel un fanion de bonne conscience. Cette formule est entérinée et laisse penser que la loi bioéthique de 2020 s’inscrit dans un cadre de protection de la vie humaine qu’elle viendrait parfaire.

Mais qu’est-ce que la « bioéthique à la française » ? Certes, en 1994, la France a été le premier pays au monde à encadrer les techniques scientifiques et médicales en posant des principes forts de protection de la vie humaine (indisponibilité du corps humain, protection de l’être humain dès le commencement de sa vie, gratuité et anonymat du don d’organes etc.). Mais en même temps, cette 1ère loi bioéthique contournait ces principes et instituait une dérive bioéthique majeure : la procréation médicalement assistée, autrement dit la main mise sur l’embryon humain fait ou défait en laboratoire.

Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, qui suit depuis leur origine les lois de bioéthiques, l’affirme :
« Les lois de bioéthiques ne limitent pas les dérives, elles sont les dérives ».

Au gré des révisions successives, en 2004, 2011, et aujourd’hui en 2020, les lois de bioéthiques françaises régularisent les nouvelles techniques scientifiques et médicales plus qu’elles ne les régulent.

Il n’est donc pas étonnant que la loi bioéthique de 2020, confortée par 15 ans de « moins disant éthique », poursuive le tracé transgressif des lois précédentes et franchisse de nombreuses lignes rouges. Le terrain a été préparé sans que l’opinion publique n’en prenne conscience.

Aujourd’hui il faut réaliser ce que propose la « bioéthique à la française » : modification génétique de l’être humain, expérimentation des chimères animal-homme, création de gamètes artificielles ou de modèles embryonnaires, tri des embryons en fonction de leurs chromosomes, procréation artificielle à la demande, banalisation de l’interruption médicale de grossesse etc...


Dans les dernières modifications, nous retrouvons une initiatives des députés de la commission spéciale de l’Assemblée nationale qui ont adopté, en seconde lecture, un amendement du député et rapporteur Jean-Louis Touraine (LREM) sur la légalisation de la ROPA, une étape de plus vers la GPA.

Il s’agit en réalité d’un sigle (Réception d’ovocyte de la partenaire) inventé de toute pièce par ses promoteurs pour désigner le don d’ovocyte dirigé d’une femme à une autre femme. Cette pratique aboutit, pour l’enfant qui en naît, non seulement à faire disparaître le père, mais aussi à éclater la maternité entre deux femmes, la donneuse d’ovocytes et la gestatrice, au prix de brouiller encore plus la filiation des enfants...