Les Jeudi, Vendredi et Samedi saints
(Triduum pascal), « tout nous parle de la miséricorde, parce que cela
permet de nous montrer jusqu’où peut aller l’amour de Dieu pour nous »… «
L’Evangile de saint Jean nous donne la clef pour en comprendre le sens
profond: « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima
jusqu’au bout ». L’amour de Dieu n’a pas de limite, a ajouté le Pape. Le
Mystère que nous adorons en cette Semaine sainte est une grande
histoire d’amour qui ne connaît pas d’obstacle. La Passion de Jésus dure
jusqu’à la fin du monde, parce qu’elle est une histoire de partage avec
les souffrances de toute l’humanité et une présence permanente dans les
vicissitudes de la vie personnelle de chacun de nous. En somme, le
Triduum pascal est le mémorial d’un drame d’amour qui nous donne la
certitude que nous ne serons jamais abandonnés dans les épreuves de la
vie ».
Le Jeudi saint
Ainsi, le Jeudi saint, avec l’institution de
l’Eucharistie et le lavement des pieds, Jésus nous enseigne que l'
»Eucharistie est l’amour qui se fait service. C’est la présence sublime
du Christ qui souhaite rassasier tous les hommes, spécialement les plus
faibles… En se donnant à nous comme nourriture, Jésus témoigne que nous
devons apprendre à partager avec les autres cette nourriture pour
qu’elle devienne une vraie communion de vie avec ceux qui sont dans le
besoin. Il se donne à nous et nous demande rester en lui pour faire de
même ».
Le Vendredi saint
Le Vendredi saint est le moment culminant de
l’amour. « Un amour qui veut embrasser tout le monde, sans exclusion. Un
amour qui s’étend à toute époque et à tout lieu: une source inépuisable
de salut à laquelle chacun de nous, pécheurs, peut puiser. Si Dieu nous
a montré son amour suprême dans la mort de Jésus, alors nous aussi,
régénérés par l’Esprit Saint, nous pouvons et devons nous aimer les uns
les autres ».
Le Samedi saint
Enfin, le Samedi saint, jour du silence de
Dieu. « Ce doit être un jour de silence, et nous devons tout faire pour
que ce soit pour nous une journée de silence, comme cela l’a été à
l’époque: le jour du silence de Dieu. Jésus déposé dans le sépulcre
partage avec toute l’humanité le drame de la mort. C’est un silence
parlant et qui exprime l’amour comme solidarité avec les abandonnés de
toujours, que le Fils de Dieu rejoint en remplissant le vide que seule
la miséricorde infinie de Dieu le Père peut combler… En ce jour,
l’amour, cet amour silencieux, devient attente de la vie dans la
Résurrection. Réfléchissons, le Samedi saint: cela nous fera du bien de
penser au silence de la Vierge Marie, la Croyante, qui en silence était
dans l’attente de la Résurrection. La Vierge doit être l’icône, pour
nous, de ce Samedi saint. Penser de la même façon que la Vierge qui a
vécu ce Samedi saint; dans l’attente. C’est un amour qui ne doute pas,
mais qui espère dans la Parole du Seigneur, pour que le jour de Pâques
devienne manifeste et resplendissant ».
C’est tout un grand mystère d’amour et de
miséricorde… qui peut nous aider à comprendre les paroles de la mystique
Julienne de Norwich dans son récit des visions de la Passion de Jésus:
Alors notre bon Seigneur me demanda: « Tu es contente que j’ai souffert
pour toi? » Je lui répondis: « Oui bon Seigneur et je te remercie
beaucoup; oui, bon Seigneur, sois béni ». Alors Jésus, notre bon
Seigneur dit: « Si tu es contente, je le suis aussi. Avoir souffert la
Passion pour toi est pour moi une joie, un bonheur, une réjouissance
éternelle; et si je pouvais souffrir plus, je le ferais ». C’est notre
Jésus, s’est exclamé le Saint-Père, qui dit à chacun d’entre nous: « Si
je pouvais souffrir plus, je le ferai! ».
« Laissons-nous envelopper par cette
miséricorde qui vient à notre rencontre. Et, en ces jours, alors que
nous avons le regard fixé sur la Passion et la mort du Seigneur,
accueillons dans notre coeur la grandeur de son amour et, comme la
Vierge, dans le silence du samedi, en attente de la Résurrection », a
conclu le Pape. (…).
Source : VIS du 23 mars 2016 - CEF
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