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Société sans pères, société sans repères
Par VDA**********AIL le 19/12/2012 01:00:00:00, cet article a été lu 176 fois.
Conférences des évêques de France  Famille - 18 décembre 2012

" Société sans pères, société sans repères "

 
par Père Jean-Marie Petitclerc
ARGENTEUIL 92 : INSTITUT DE FORMATION AUX METIERS DE LA VILLE  I.F.M.V.  CREE PAR JEAN MARIE PETITCLERC , SALESIEN , EDUCATEUR DE RUE
Educateur spécialisé, fondateur et directeur de l'association Le Valdocco, Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien, a participé au « Forum Grands témoins » sur le Gender, organisé à Boulogne-Billancourt le 2 décembre 2012. Dans son intervention, il plaide pour le repère que constitue la différence homme/femme. Extraits.
 
Lorsque j'observe le parcours de tous les adolescents parmi les plus problématiques, je constate que la caractéristique commune est l'absence de pères. Beaucoup sont élevés par des mères seules. Pour quelques autres, le père est physiquement présent mais l'adolescent n'a jamais pu s'appuyer sur lui. Ces jeunes sont allés au collège avec une majorité d'enseignantes. ils ont été parfois convoqués par Madame le Principal. Ils passent devant Madame le Juge pour enfants - un exemple : le tribunal pour enfants de Lyon compte onze juges femmes et un juge homme - et la plupart du temps le juge confie des mesures d'AEMO (action éducative en milieu ouvert) à Madame l'Educatrice spécialisée.

Les seuls hommes qu'ils rencontrent, ce sont les CRS ! N'allez pas voir d'emblée une volonté d'émeute ou de révolution, ils ont besoin de cette confrontation. Cette absence des hommes dans l'éducation pose problème. [...] On dit souvent qu'une société sans père est une société sans repères. Les adolescents qui posent le plus de problèmes sont ces jeunes marqués par l'absence de pères. 90% de la délinquance des jeunes est le fait des garçons contre 10% pour les filles.

Gardons ce bon sens de l'importance de la différence. [...]

L'égalité des droits entre hommes et femmes évoque des combats menés dans les années 70-80. Aujourd'hui, nous sommes dans l'indifférenciation : tout se vaut. C'est vrai en terme de droits mais que cette légitimité à l'égalité n'aille pas masquer, escamoter cette source d'enrichissement qu'est la différence. Il faut éduquer à la différence, source de vie. Biologiquement, c'est inscrit. Nous avons encore à faire un gros effort en termes d'égalité des droits mais méfions-nous d'une société qui va ternir l'image du père.[...) Il y a peu de séries télévisées où les pères allient amour et loi, fermeté et attention à leurs enfants. Ils sont soit absents soit papa-poules, le sommet étant le film Mme Doubtfire où le papa qui a perdu la garde de ses enfants est obligé de se déguiser en gouvernante pour les revoir. Il faut savoir que seuls 15% des enfants sont sous la garde du père. En ce sens, les droits du père sont parfois aussi un peu en danger.

http://www.eglise.catholique.fr/img/1-20330-266x9999-0/famille-enfant-pere.jpg

Je ne suis pas là pour discréditer les mères. [...] Retravaillons l'articulation des fonctions dans la complémentarité. [...] Aujourd'hui, ce qui me paraît le plus dramatique dans la position de mes concitoyens, c'est que le « droit à l'enfant » passe avant le droit de l'enfant. Or l'Evangile nous invite à l'inverse. Est-ce qu'un enfant n'a pas droit et à son père et à sa mère ? L'enfant me semble un peu oublié dans les débats actuels.

Le plus grand reproche que l'on fait aux jeunes est d'être sans repères. Alors n'effaçons pas ce dernier repère qui est celui de la différence homme/femme !

Transcription et sélection des extraits par Chantal Joly