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Migrants et réfugiés - Pape François
Par JYD**********LON le 14/01/2018 00:03:58:00, cet article a été lu 179 fois.

MIGRANTS ET REFUGIES

PAROLES ET APPELS DU PAPE FRANCOIS

        

         Le Pape François a placé la question des migrants au cœur de son Pontificat au risque de ne pas toujours être compris, même parfois par les catholiques eux-mêmes.

 

         Un accueil large mais non inconditionnel…

 

         A l’instar de ses prédécesseurs, le pape François défend un accueil large des migrants mais non sans conditions reconnaissant « qu’un gouvernement doit gérer ce problème avec la vertu propre au gouvernant, c’est-à-dire la prudence ». Face à « la pire catastrophe humanitaire depuis la seconde guerre mondiale »  il demande donc non seulement d’ « accueillir » les réfugiés mais aussi de les « protéger », de les « intégrer » et de « promouvoir le développement » dans leur pays d’origine.

 

         En cela, le Pape François se place dans la Tradition de l’Eglise définissant le réfugié comme « l’étranger en quête de sécurité et de ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 2241).

 

         D’autre part, s’il parle beaucoup des droits des réfugiés, le pape n’oublie pas non plus leurs devoirs. Celui qui arrive est tenu de s’adapter au pays d’accueil « en respectant avant tout ses lois ». Il rappelle, dans la lignée de Jean Paul II, ce que doit être une intégration : ni une assimilation qui conduirait à « supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle » ni « un isolement réciproque, avec le risque de ghettoïsations » que cela comporte. Pour François, l’intégration consiste avant tout en un enrichissement mutuel de deux cultures.

 

         Le pape François place l’aide aux réfugiés sur le plan des droits humains et ces droits concernent tous les réfugiés, qu’ils soient chrétiens ou non, car l’Eglise catholique a une vocation universelle. Pour lui, « il ne faut jamais oublier que les migrants, avant d’être des numéros, sont des personnes, des visages, des noms, des histoires ».

 

Au nom des droits humains fondamentaux…

 

         Tout en soulignant qu’émigrer est un « droit de la personne humaine », Paul VI reconnaissait déjà aux Etats celui de réguler l’immigration, mais comme exception motivée par « des motifs graves et objectivement fondés relevant du bien commun » (Motu proprio Pastoralis migratorium cura). Pour St Jean Paul II et Benoit XVI, le bien commun d’un Etat ne peut s’opposer à celui d’une humanité toute entière (Message pour le 1er janvier 2000 et Caritas in Veritate n°7).

 

         Dans cette « lignée », François ne peut accepter qu’un pays invoque son « bien commun » pour se fermer totalement à l’accueil des réfugiés y compris pour des raisons de sécurité qui ne peuvent prévaloir sur les droits fondamentaux des migrants, comme il vient de le rappeler dans son message pour la Journée mondiale des migrants 2018.

 

         Angélisme, comme il lui est parfois reproché… ? Non, François n’ignore pas le risque du terrorisme, qui doit être dénoncé et combattu, mais il s’insurge en revanche contre ceux qui « fomentent la peur des migrants » et méprisent au nom de « la sécurité nationale ou du poids financier de l’accueil des nouveaux arrivants… la dignité humaine qui doit être reconnue par tous ».

 

         De la même façon, le pape François ne minimise pas le choc culturel que la présence croissante de réfugiés, notamment musulmans, peut créer en Europe. Mais les chiffres des flux migratoires réels sont là pour montrer « que l’Europe n’accueille pas toute la misère du monde » (Selon Eurostat, la France en 2016 a accordé l’asile à 527 réfugiés pour 1 million d’habitant contre 1 393 en moyenne en Europe – données Eurostat 2016).

 

         Enfin, le pape, s’il considère comme partie intégrante de la dignité humaine le « droit de pouvoir émigrer », il défend avec la même ardeur le « droit de ne pas devoir émigrer ».  Il insiste sur la nécessité, pour lutter contre la pauvreté dans les pays de départ, d’un effort accru dans le domaine de la coopération et du développement. Il souligne aussi la nécessité d’agir au niveau international sur les causes de l’immigration : situation économique ou démographique des Etats de départ mais aussi les conflits qui y règnent et les dérèglements climatiques qui commencent à jouer leur rôle (cf. à ce sujet son encyclique Laudato Si).

 

         Le Pape François invitait, le 6 septembre 2015, « chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère » d’Europe à accueillir une famille de réfugiés. Son appel a été entendu. Plus de 3 000 migrants et réfugiés ont été hébergés par des communautés catholiques en France depuis son appel de 2015. C’est le cas pour la paroisse BJMM qui, à Fondettes, a accueilli une famille syrienne réfugiée laquelle, depuis, a obtenu le droit d’asile en France et s’intègre dans sa nouvelle communauté.

 



Mot de remerciement de
la famille BREKEY à la paroisse BJMM

 

Lors de la messe dominicale du 14 janvier dernier, à l’occasion de la journée nationale du réfugié et des migrants, la famille BREKEY, réfugiée de Syrie  ayant obtenu l’asile en France, a tenu à remercier la communauté paroissiale pour son accueil et son soutien.

 

Au nom de la famille, Nour, la maman a lu ces mots : « Je profite de cette occasion pour remercier particulièrement chacun de vous pour votre accueil chaleureux et pour l’attention réservée à notre endroit, en nous acceptant dans votre paroisse. Merci pour vos multiples apports, pour votre aide morale et matérielle. Nous nous sentons vraiment en famille. Nous vous portons dans notre cœur. Que Dieu vous bénisse ».