Le scoutisme a 100 ans ! 28 millions de scouts et de guides fêtent cet anniversaire dans le monde. En France, les trois mouvements catholiques de scoutisme célèbrent cet événement. Deux dates à noter : le 1er juillet et le 1er août
Il y a cent ans, en pleine révolution industrielle, une vingtaine de jeunes britanniques désœuvrés partaient camper sur l’île de Brownsea et expérimenter la méthode éducative de Lord Robert Baden Powell (1857-1941). Aujourd’hui, quelque 35 millions de jeunes, garçons et filles, répartis dans 216 pays et territoires, vivent l’aventure du scoutisme.
« Un monde, une promesse » est le thème choisi à l’occasion de cet anniversaire.
En France, les trois mouvements catholiques de scoutisme ont saisi cette occasion pour travailler main dans la main. En octobre dernier, ils adressaient une lettre cosignée aux évêques des diocèses de France leur annonçant les festivités.
Toutes les célébrations du Centenaire sont placées sous le signe de la Paix autour de trois thèmes : créer un monde où la paix progresse, lutter contre les préjugés, encourager une plus grande solidarité.
Le centenaire est une opportunité extraordinaire d’engager des projets passionnants pour montrer les qualités du scoutisme : tout au long de l’année, les différents groupes manifestent ensemble leurs joies d’être scouts lors de grands jeux, de camps et de célébrations. Deux rendez-vous national et international ont été programmés les 1er juillet et 1er août prochains.
Le 1er juillet, un grand festival pour faire découvrir le scoutisme :
Dans 12 villes de France, avec un rassemblement sur le Champs de Mars à Paris, le Festival du scoutisme présentera les savoir-faire de tous les scoutismes. Brest, Caen, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Poitiers, Strasbourg et Toulouse se transformeront en camp géant.
Le 1er août 2007, tous les scouts renouvellent leur promesse :
Des millions de scouts et anciens scouts de toutes les régions du monde célébreront l’aube d’un nouveau siècle de Scoutisme. Le Lever du Soleil aura lieu exactement cent ans après que Baden-Powell eut inauguré son camp expérimental sur l’Ile de Brownsea. Au fur et à mesure que le soleil se lèvera sur le monde, scouts et guides se rassembleront dans des millions de lieux pour renouveler leur Promesse, faire une bonne action, présenter nos Dons pour la Paix et célébrer le scoutisme. Un grand jour en perspective pour célébrer le passé, le présent, et encore plus important, l’avenir du scoutisme.
« Un chemin de croissance humaine »
3 questions à Mgr Benoît Rivière
Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes
Quel est, d’après vous, le secret de la longévité du scoutisme ?
Il faut rendre hommage aux pionniers, aux initiateurs. Dans les années vingt, ce mouvement a volontairement été développé en France par des hommes et des prêtres qui ont reconnu dans la méthode de Baden Powell responsabilité des jeunes en fonction de l’âge, amour de la nature, vie en groupe… une éducation à l’Évangile. Je crois que cette intuition reste valable aujourd’hui. Les pédagogies ont su s’adapter et évoluer au rythme de la société en laissant place à une véritable dynamique de projet. La formation des chefs et cheftaines est également un point d’effort des mouvements où se jouent une belle transmission des responsabilités.
Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans les célébrations prévues ?
Je me réjouis d’abord que le centenaire ait rapproché, en France, les trois mouvements catholiques et qu’ils célèbrent ensemble joyeusement l’événement. Il est heureux de faire mémoire sereinement, sans chercher à tirer l’histoire à soi. Chaque famille a sa place dans le paysage ecclésial français et j’encourage ce dialogue de toutes mes forces. Personnellement, je renouvellerai ma promesse, le 1er août 2007, en réponse à l’invitation mondiale. C’était un moment très important qui n’est pas étranger au mûrissement de ma vocation. Je m’aperçois avec le recul que le scoutisme m’a donné, avec une bonne dose d’humour, le sens de l’action et la confiance dans les possibilités de chaque personne humaine.
Comment le scoutisme révèle-t-il les jeunes à eux-mêmes ?
J’assiste à l’enthousiasme des jeunes chefs et cheftaines, souvent étudiants, qui mettent toute leur énergie dans l’animation des équipes scoutes. Ils touchent du doigt, avec émerveillement, ce qu’un homme ou une femme découvre avec la paternité et la maternité. La confiance que les enfants leur accordent les bouleverse alors qu’ils sont eux-mêmes conscients de leurs propres fragilités. C’est un chemin de croissance humaine. Et quand on est amené à donner le meilleur de soi-même, on entend d’autant mieux l’appel du Seigneur.
Il reste à faire. Les trois familles doivent notamment garder la joie d’ouvrir des unités auprès de jeunes en difficulté. Je crois beaucoup en l’avenir, car les scouts sont, sans complexe, heureux d’être au cœur du monde !
Propos recueillis par Florence de Maistre, pour la Revue Catholiques en France N°28
L’esprit des fondateurs Toutes les associations de scoutisme se réclament de Baden Powell, de son génie de l’éducation des jeunes par les jeunes et de sa pédagogie. L’enfant est appelé à grandir dans toutes ses dimensions grâce à la vie en équipe, la vie dans la nature, une progression adaptée et un engagement personnel : la promesse. En France, neuf associations de scoutisme sont agréées par le ministère en charge de la jeunesse. Certaines sont laïques, d’autres sont de confession juive, musulmane, protestante ou catholique. « Le P. Jacques Sevin (1882-1951) a planté le scoutisme et sa forte vision de l’homme, de la fraternité et de la paix au cœur de l’Église catholique, indique le P. Jean-Marie Mallet-Guy, aumônier général des Scouts et guides de France. Il lui a donné des symboles et des prières. Le scoutisme, c’est les travaux pratiques de la foi ! » Vivace, l’esprit des pères s’est exception française déployé en trois réalités différentes. Les Scouts et guides de France (SGDF), les Guides et scouts d’Europe (AGSE) et les Scouts unitaires de France (SUF) sont reconnus par l’Église en France. Ils regroupent près de 110 000 jeunes âgés de 7 à 25 ans. |
Pour en savoir plus :
Dossier spécial paru dans la Revue Catholiques en France N°28
Dossier spécial paru dans « Eglise des Hauts de Seine »
Sites internet
www.centenaireduscoutisme.fr
Scouts et guides de France
Guides et scouts d’Europe.
Scouts unitaires de France.
A lire : "Jacques Sevin, 1882 1951, Fondateur et mystique" Madeleine Bourcereau Préface de Mgr Benoît Rivière Fondateur, en 1917, du scoutisme catholique et de la congrégation féminine de la Sainte-Croix de Jérusalem, en 1944, le père Jacques Sevin, jésuite, est l’un des plus grands éducateurs du XXe siècle. La biographie de Madeleine Bourcereau permettra à tous de découvrir celui qui dans la plus parfaite modestie et humilité a su donner à chacun une orientation de vie. En vivant tout cela dans l’amour et l’espérance. Il disait volonytiers : « Aimer le jeune tel qu’il est pour ce qu’il est appelé à être. ». L’ouvrage de Madeleine Bourcereau fait entrer dans la spiritualité originale de Jacques Sevin. Il aidera chacun et plus encore les éducateurs et les parents d’adolescents, à comprendre les enjeux réels de l’éducation. Enfin, la figure du père Sevin encouragera chacune et chacun à grandir davantage en son humanité. Madeleine Bourcereau, prieure générale de la Sainte Croix de Jérusalem, a connu mère Jacqueline Brière, cofondatrice de cette congrégation. Avec Marie-Thérèse Toulouse, elle a largement inventorié les archives concernant le père Sevin et ses fondations. Ancienne cheftaine de guides, elle est engagée dans le monde des jeunes et celui des scouts et des guides. Elle est l’auteur de Prier 15 jours avec le père Sevin aux Editions nouvelle Cité (2001) Dans la préface, Mgr Benoît souligne combien le père Jacques Sevin a apporté dans l’éducation scoute et la dimension spirituelle : « Ce don de soi, précise Mgr Rivière, le père Jacques Sevin n’a jamais prétendu qu’il était le fruit de nos seuls efforts. Il a appris pour son propre compte, ô combien, l’humiliation, du début à la fin de son aventure. Il a voulu que ceux qu’il entraînait dans le scoutisme reçoivent d’un autre la joie de cette générosité : « Seigneur Jésus, apprenez-nous à être généreux, à vous servir comme vous le méritez, à donner sans compter … »
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