Paroisse Sainte Joséphine Bakhita

Diocèse de Tours

 3 janvier

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Carême et catéchuménat
Par VDA**********AIL le 14/03/2018 08:50:49:00, cet article a été lu 901 fois.




Carême et catéchuménat

          Carême et Catéchuménat coïncident dans une ultime étape essentielle du parcours du Catéchumène. Ce temps du Carême voit donc se rejoindre d’une part les Catéchumènes qui se préparent à recevoir le Baptême et les Chrétiens déjà baptisés qui, eux, sont appelés à faire mémoire de leur Baptême reçu. Cette « montée » vers Pâques est à la fois un temps catéchuménal décisif et un temps fort à la fois personnel et communautaire pour tous les membres de l’Eglise.  Le Baptême, reçu ou qui va être reçu, est intimement lié à la fête de Pâques.

 

         Le Carême, un temps décisif pour le Catéchumène…

 

         Le Carême est pour les catéchumènes le temps appelé de la purification et de l’illumination. Il débute le premier dimanche de Carême par le rite de l’Appel décisif. L’Evêque, au nom de l’Eglise, appelle chaque catéchumène et l’invite à renouveler son engagement pour se préparer à recevoir les sacrements qui feront de lui un chrétien à part entière. Cet appel, qui est un rite d’admission, se base sur le témoignage et le discernement des personnes qui ont accompagné le catéchumène sur son parcours de préparation depuis son entrée en Eglise (prêtre, accompagnateur) et qui reconnaissent qu’il est apte et prêt. Cet Appel décisif s’accompagne de l’inscription du nom de chaque catéchumène sur le « registre diocésain des futurs baptisés ». Celui-ci devient donc appelé (electus ou élu disait-on dans l’Eglise ancienne).

 

         Un temps de conversion…

 

         Puis vient le temps des 3 Scrutins qui ont lieu successivement le 3ème, 4ème et 5ème dimanche de Carême. Appelés ainsi selon l’expression biblique Dieu qui sonde les cœurs et les reins, ces Scrutins appellent le catéchumène à la conversion. Du premier au troisième Scrutin, les futurs baptisés sont invités à se fortifier contre les tentations, à entrer dans un chemin de conversion et à s’attacher le plus profondément possible au Christ. Ils sont vécus au cours de la messe dominicale (dans le Diocèse de Tours, les deux premiers dans la paroisse et le troisième avec l’ensemble des appelés du Diocèse à l’issue d’une retraite). Ce sont les textes liturgiques de l’Année A (Evangile de la Samaritaine pour le premier, celui de l’aveugle-né pour le deuxième et celui de la résurrection de Lazare pour le troisième) qui sont lus lors des messes qui voient se dérouler ces Scrutins.

 

         et le temps du don des Sacrements.

 

         Au final du Carême, quelques derniers rites terminent ce temps catéchuménal intense. D’abord les Traditions qui visent à l’illumination des proches baptisés. L’Eglise leur transmet avec amour deux trésors qu’elle regarde depuis ses origines comme l’essentiel de sa Foi et de sa prière : le Symbole de la Foi (le Credo ou Je crois en Dieu) et la prière de Jésus transmise à ses apôtres le Notre Père. Ces deux Trésors seront proclamés (Reddition des Symboles) par le catéchumène le samedi saint, ultime jour de préparation avant de recevoir les Sacrements lors de la veillée pascale la nuit suivante.

 

         Cette dernière étape donne lieu à un dernier beau rite, celui de l’Effétah (d’un mot grec qui veut dire « ouvre-toi ».  Par ce rite le catéchumène est appelé à recevoir la grâce pour entendre la Parole de Dieu et la proclamer pour le salut. En signe de cette ouverture de  tout son être, le célébrant touche avec son pouce les oreilles puis les lèvres de chaque catéchumène.  L’appelé est enfin marqué par l’onction de l’huile des catéchumènes qui est administrée sur ses deux mains.

 

         Le catéchumène est ainsi « fin prêt » pour recevoir les trois Sacrements de l’initiation chrétienne lors de la veillée pascale. Par le Baptême, il renaît à une vie nouvelle qui l’incorpore dans le peuple de Dieu ; par la Confirmation il est introduit dans la force de l’Esprit Saint qui l’appelle à vivre et témoigner de sa Foi ; et par l’Eucharistie, il accède pour la première fois au corps du Christ qui est communion à sa vie donnée en sacrifice et préfigure déjà le « festin » du Royaume de Dieu.

 

         Un temps de joie personnelle et communautaire

 

         Ce temps du Carême, on le voit, est un temps intense composé d’étapes et de rites forts et riches des symboles essentiels de la Foi chrétienne. Ces rites peuvent paraître complexes mais, en fait, ils sont vécus simplement et surtout dans la joie. La joie de devenir chrétien, disciple du Christ, source du bonheur de suivre pleinement Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

 

         Cette joie vécue de recevoir les Sacrements à l’issue d’une dernière étape qui se déroule sur tout le temps du Carême est à la fois personnelle et communautaire. La joie personnelle du Catéchumène,  qui par les Sacrements reçus devient disciple du Christ et membre de son Eglise, rejoint celle de la communauté ecclésiale qui l’accueille et l’incorpore en son sein.

 

         Le Carême est ainsi un temps de partage entre les catéchumènes (appelés à recevoir le Baptême à Pâques) et les chrétiens déjà baptisés (appelés à renouveler leur Baptême également à Pâques) et qui se retrouvent ensemble pour en vivre toute la joie et l’Espérance promises.

 

Jean-Yves DAUVILLON