15/01/2020
Communiqué de Mgr Michel Aupetit sur le projet de loi bioéthique
« Si nous nous taisons, les pierres crieront » (cf. Lc 19, 40)
Après avoir commencé à détruire la planète, allons-nous laisser défigurer notre humanité ? Qui osera élever la voix ?
À l’heure de l’examen par le Sénat du projet de loi bioéthique, une
prise de conscience est urgente. Depuis des années, nous nous engageons
toujours plus avant vers une dérive mercantile de pays nantis qui se
payent le luxe d’organiser un trafic eugéniste avec l’élimination
systématique des plus fragiles, la création d’embryons transgéniques et
de chimères.
Comment se fait-il que notre société si soucieuse, à juste titre, du
respect de l’écologie pour la planète, le soit si peu quand il s’agit de
l’humanité ? Tout est lié.
Je le répète une fois encore : l’enfant est un don à recevoir, pas un
dû à fabriquer. L’absence d’un père est une blessure que l’on peut
subir, mais il est monstrueux de l’infliger volontairement.
Comme vient de le rappeler le Conseil permanent de la Conférence des
évêques de France, il faut garantir au nom de la liberté le droit à
l’objection de conscience dans ces domaines.
Il est encore temps pour le législateur de se ressaisir, d’oser
dépasser les postures idéologiques et pour tous les citoyens de faire
entendre la voix du bon sens, de la conscience et de la fraternité
humaine.
+Michel AUPETIT
Archevêque de Paris |